Souscrire un crédit immobilier, c’est s’engager auprès de sa banque pour des années. Mais la vie est loin d’être un long fleuve tranquille et certaines circonstances peuvent vous empêcher d’honorer vos mensualités. Dans ce cas, vous pouvez compter sur votre assurance emprunteur.

La quasi-totalité des banques conditionne l’obtention d’un prêt immobilier à la souscription d’une assurance emprunteur. Elle fonctionne un peu comme votre mutuelle santé ou l’assurance de votre voiture. Chaque mois, vous versez une cotisation à un organisme spécialisé. Si un jour vous êtes dans l’incapacité de rembourser votre crédit, l’assureur prend le relais et paye les échéances à votre place.

Mais inutile de la solliciter parce que vous avez dépassé votre budget soldes ou que vous vous êtes offert un voyage à l’autre bout du monde ! L’assurance emprunteur fonctionne dans les conditions définies dans le contrat. Elle intervient en cas de décès du souscripteur, d’invalidité totale ou partielle, d’incapacité temporaire de travail et parfois même si vous perdez involontairement votre emploi.

La banque vous impose un certain niveau de protection. Elle décide aussi de la quotité, c’est-à-dire la part du capital que vous devez garantir. Le plus souvent, elle exige que la totalité de l’emprunt soit couverte. Mais vous pouvez répartir ce pourcentage entre les co-emprunteurs (50-50 ou 40-60 ou 70-30) et même opter pour une quotité supérieure, en assurant les deux futurs propriétaires à 60, 75 ou 100 %.

Le coût de l’assurance de prêt est exprimé dans le TAEA (taux effectif annuel de l’assurance) mentionné sur la fiche d’information standardisée européenne (FISE). Elle représente jusqu’à un tiers du coût du crédit. Cela équivaut à quelques dizaines d’euros par mois.

Son montant est calculé à partir de plusieurs éléments. Les banques commencent par prendre en compte la valeur du crédit et sa durée. Plus vous empruntez, plus le prix de l’assurance est élevé. Et plus vite vous remboursez, moins vous payez. Elles s’attachent aussi au niveau de risque que vous représentez. Une pré retraitée adepte des sports extrêmes verra sa prime exploser alors qu’un trentenaire non-fumeur fera des économies. 

Mais toutes les banques n’appliquent pas le même tarif. Pour une même personne et un même prêt, le prix varie d’un assureur à l’autre.

Lorsque vous faites une demande de crédit, la banque vous propose une assurance emprunteur. Il s’agit d’un contrat de groupe : le risque est lissé entre les différents adhérents. Cette garantie standardisée n’est pas forcément la plus avantageuse pour vous. En effet, les établissements qui commercialisent les meilleurs emprunts ne sont pas toujours les plus compétitifs en matière d’assurance. En outre, votre situation personnelle peut vous permettre de décrocher un meilleur prix. C’est pourquoi vous avez sans doute intérêt à contacter une mutuelle ou une compagnie d’assurance afin de bénéficier d’un contrat individuel sur mesure.

Le coût est souvent le premier critère qui entre en jeu dans le choix de l’assurance emprunteur. Mais d’autres paramètres sont à prendre en considération, comme :

  • le niveau de garantie proposé ;
  • le délai de carence (durée avant laquelle l’assurance emprunteur ne peut pas intervenir) ;
  • le délai de franchise (nombre de jours après l’évènement au bout desquels l’assurance est activée) ;
  • la part des mensualités prises en compte (en totalité ou partiellement) ;
  • la durée de l’indemnisation.

Vous avez trouvé une offre imbattable chez un concurrent, mais votre banque refuse de vous accorder votre crédit immobilier si vous n’adhérez pas à son contrat de groupe ? La pratique est courante. Plutôt que de mettre votre prêt en danger, acceptez ses conditions et allez ensuite voir ailleurs. La loi vous autorise à changer d’assurance emprunteur à tout moment, sans attendre la fin de votre première année de contrat. Votre seule obligation : respectez la couverture minimale imposée par votre banque dans la FISE.